par Yann Pezzuchi-Jolissaint
Bien que l’État de Genève n’est pas légiféré au niveau cantonal, les communes genevoises ont, pour certaines, rendu le traitement – l’enlèvement et la destruction – des nids de chenilles processionnaires du pin, obligatoire.
La chenille processionnaire n’en demeure pas moins un insecte dangereux pour les humains et les animaux domestiques. Sur le site de la Ville de Genève, il est stipulé que chaque propriétaire d’arbres est tenu de procéder, à sa charge, à l’enlèvement et à la destruction des nids de chenilles processionnaires.
La chenille part toujours a l’heure…
La processionnaire du pin -Thaumetopoea pityocampa- est en fait un papillon de nuit mais surtout connu pour ses chenilles. Dites processionnaires car les chenilles ont opté pour un mode de déplacement en file indienne.
Elles se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pins et s’abritent dans ceux-ci. Dans l’ordre privilégie par les femelles pour assurer la ponte, on cite le pin d’Autriche, le pin maritime, le pin sylvestre et le pin d’Alep ; des cèdres et d’autres conifères peuvent également être colonisés. En Suisse, elles sont principalement présentes dans la region lémanique, en vallée du Rhone ainsi qu’au sud des Alpes.
En milieu urbain, elles représentent un nuisibles dangereux pour les humains et les animaux domestiques. Lorsque les chenilles se sentent menacées , elles projettent en l’air leurs micro-pails qui composent leur appareil urticant. Cette infinite de minuscules dards empoisonnes provoquent chez !’Homme des démangeaisons parfois aux consequences graves. Pour les animaux domestiques -chiens, chats, lapins,… – l’effet est dévastateur.
Prenons l’exemple de Baccarat, s’approchant des processionnaires en fil indienne, elles projettent les micro-dards empoisonnes sur le pelage du chien qui, par demangeaison, se leche… Les micro-pails se plantent dans sa langue et en se brisant liberent le poison urticant. II risque la necrose s’il n’est pas pris en charge rapidement et traite par de fortes doses de cortisone.
NE JAMAIS TOUCHER UN NID DE CHENILLES MEME VIDE ET MEME APRES PLUSIEURS ANNEES, CAR LES MICROPOILS RESTENT ACTIF TRES LONGTEMPS!
C’est la chenille qui redémarre
L’été et le début de l’automne est la période du vol du papillon, de sa reproduction et de la ponte. Après l’éclosion des œufs pondus – environ 200 à 250 œufs par individu – par les femelles qui se sont installées dans les pins, la nidification débute et se poursuit jusqu’à février-mars.
Il est temps de procéder à l’enlèvement des nids et à leur destruction avant que les chenilles se mettent en procession dès la mi-avril et descendent au sol…puis le cycle recommence.
Pour pas qu’la chenille déraille…
La combinaison des moyens de lutte biologique contre les chenilles processionnaires n’est pas une alternative à écarter mais semble bien être un mode efficient, sans impact environnemental. Petit tour d’horizon :
- la plus efficace et la moins invasive, douce et radicale, reste la méthode mécanique par échenillage ; opération consistant à repérer les nids de chenilles depuis le sol et guider l’arboriste-grimpeur dans l’arbre. L’arboriste coupe le bout de la branche où se trouve le nid à l’aide de l’échenilloir. Les nids rassemblés sont incinérés afin de s’assurer de la non- prolifération des chenilles.
- l’installation de nichoirs à mésanges ; les installer à l’automne et dans les arbres alentours. Les mésanges sont gourmandes et peuvent dévorer jusque’à trois nids par jour et par individu.
- les pièges encerclant les troncs des pins ; les chenilles s’y trouvent piégées ; elles ne feront pas leur chrysalide et ne se reproduiront donc pas. Le problème est la capacité de contenance des chenilles lorsque leur population est trop importante.
- la version « paint-ball » ; l’idée ici est de propulser des billes contenant certaines phéromones sexuelles perturbant les odeurs diffusées. La magie de l’attirance n’opère plus, la reproduction cesse.
Repérez les nids…
Il est nettement plus évident de repérer les nids de chenilles processionnaires du pin dans un arbre par beau temps.
Les nids sont constitués de fils de soie et forment une boule blanche à l’extrémité des branches.
Souvent tourné vers le sud le nid emmagasine la chaleur du soleil dont les larves ont besoin pour se développer.
Il n’en reste pas moins vrai qu’il est très difficile pour un œil non averti de distinguer les cocons des processionnaires du pin.
N’hésitez pas à faire appel à un professionnel !