Auprès de mon arbre, je vivais heureux…

par Yann Pezzuchi-Jolissaint

Créateur de lignes d’horizon, témoin millénaire des temps anciens, symbole universel de vie, parfois remarquable de par sa taille, son essence, son esthétisme, son histoire ; il est source d’énergie, de renouvellement de l’air et de l’eau, il est indispensable au fonctionnement de l’organisme « Terre » et fondamental pour l’équilibre physiologique et spirituel de l’Humain. Oui et pourtant, depuis quand ne nous sommes-nous pas arrêtés devant l’un d’eux pour le regarder, l’observer, s’étonner, s’émerveiller devant ce colosse au pied d’argile ?… Jamais je n’aurais dû le quitter des yeux.

Nos arbres

Tout récemment,un projet nommé « Nos arbres » a été mené en vue de répondre aux défis auxquels les arbres, nos arbres, feront face lors des prochaines décennies. Saviez-vous que ni plus ni moins de 1’074’467 arbres peuplent le territoire cantonal dont plus de la moitié vivent en ville ? Déjà 21% de nos terres sont arborisées.

L’un des intérêts prépondérants de cette étude est la cartographie de notre territoire qui souligne que les arbres à Genève contribuent principalement à la détente, à la connectivité biologique, à l’atténuation des îlots de chaleur et à l’épuration des microparticules dans l’air.

Ces zones cartographiées permettent ainsi d’identifier les espaces prioritaires pour la plantation de futurs arbres. Pour l’heure, Genève ne s’est pas encore fixé d’objectif. Cette dernière étude préconise d’augmenter l’ombrage à 25% d’ici 2050.

L’anticipation de la sélection des espèces de demain et la diversité taxonomique

Grâce au projet « Nos arbres », un groupe d’études nommé « Biodiversité » a explicité certaines espèces qui, malgré le réchauffement et la densification des villes de notre canton, ont un taux de survie positif, notons par exemple :

  • Le micocoulier de Provence (Celtis australis)
  • Le noisetier de Byzance (Corylus colurna),
  • L’alisier blanc et le sorbier (Sorbus aria et domestica)
  • Le chêne vert (Quercus ilex).

Il est tout aussi important de préserver la diversité taxonomique que de sélectionner les espèces avec une espérance de vie cohérente aux prévisions climatiques de demain.

« A Genève, il n’existe actuellement aucun problème de sur-représentation », souligne le résumé du projet « Nos arbres ». On nous apprend que seules quelques espèces sont représentées à plus de 10% d’arbres isolés dans certaines communes ; il s’agit d’espèces fruitières ou indigènes dominantes. Nous devons alors garder à l’esprit de bien respecter cette grande diversité taxonomique lors de nos prochaines plantations.

L’importance de leur conservation

La petite République du Bouthan, seul pays au monde présentant un bilan carbone négatif grâce à la préservation de ses forêts, subit pourtant les conséquences du réchauffement global de la planète ; un exemple ne nous incitant certainement pas à promouvoir la conservation de nos arbres. Oui, et pourtant il n’est pas question de les abandonner. Je me suis amusé à compiler les raisons, non exhaustives, de protéger nos arbres et leur apporter les soins qu’ils nécessitent pour les conserver et les accompagner dans leur vie :

•          Les arbres sont générateurs de pluie, seuls quelques hectares suffisent à faire pleuvoir.

•          Ils améliorent la qualité de l’eau grâce aux racines filtrant les pluies.

•          Ils purifient l’air par l’absorption du CO2, ils forment ainsi du bois !

•          Les arbres luttent contre l’érosion des sols, protègent de la chaleur, participent à la régulation des écarts de températures, ils nous protègent du bruit et des poussières.

•          Ils sont aussi des éléments architecturaux et offrent une plus-value esthétique aux propriétés.

•          Les arbres peuvent être même nourriciers.

Il y a mille et une raisons de conserver les arbres. La lecture du résumé du projet dont nous nous faisons l’écho finira, si ce n’est pas déjà fait, de vous en convaincre.

 Aux arbres citoyens !