par Yann Pezzuchi-Jolissaint
À la radio, dans les magazines, sur les réseaux sociaux. Effet de mode ou réel besoin ?
D’après un sondage de l’Institut fédéral sur la forêt, la neige et le paysage de 2014, plus de 70% de la population suisse déclare vouloir s’établir à la campagne alors qu’en même temps l’Office fédéral de la statistique annonce que près de 85% d’entre nous, nous vivons finalement en ville.
« … c’est partout, tout le temps »
Y aurait-il un paradoxe ?
L’engouement pour la permaculture, la montée en force du néo-ruralisme ou des adeptes de la collapsologie sont autant de signes qu’il est nécessaire à l’Etre Hurbain de se (re)connecter à la nature, au végétal. Il est prouvé aujourd’hui que les espaces verts et la nature sauvage sont nécessaires à l’équilibre mental de la Femme et de l’Homme. Plus rare, il faut la trouver là où elle se cache.
Ce réchauffement qui a bon dos et sur lequel nous rejetons la faute alors que nous sommes acteurs de ce changement. D’ailleurs, NEON, dans son numéro anniversaire d’avril-mai 2019, relate un sondage YouGov mené pour la Fête de la nature de 2018 soulignant que si 93% des sondés se disent préoccupés par la préservation de la biodiversité, dans les faits seuls 14% sont engagés dans une cause ou une activité en lien avec sa sauvegarde.
« Nos modes de consommation ruinent nos sols et nos océans »
Le 10 mai dernier, au 130e jour de l’année, les Suisses ont consommé la totalité des ressources naturelles à disposition. Nous vivons au crédit de la nature. Un autre exemple ? Le gaspillage alimentaire incite à une intensification de l’agriculture, aux mono-cultures et à l’abandon de certaines pratiques agricoles et condamne la nature de nos campagnes à se contraindre à l’activité humaine en faisant peser une menace plus forte encore sur nos éco-systèmes.
Et puis, il y a aussi la densification et l’hyper-urbanisation que nous connaissons ailleurs comme au bout du lac et confisquent nos petits-bouts-de-planètes épargnés jusqu’ici.
Ouvrir son cœur et son âme, son regard, la laisser prendre la parole. Respecter un peu plus la nature, c’est se respecter un peu plus soi-même.
« Nonobstant la nature est là, partout, tout le temps »
Et la respecter, ça pourrait être d’accepter son rythme, ses saisons, ses lieux. Ça pourrait être encore de la préserver des maladies et lui promulguer les soins dont elle a besoin. Préserver la nature, c’est aussi maintenir la biodiversité indigène.
On pourrait cesser d’importer de la matière et des végétaux d’ailleurs, et souvent de loin, alors que l’on a tout sur place déjà. Pépiniéristes, horticulteurs, paysagistes, maraîchers, ingénieurs, architectes, artisans indépendants, paysans, propriétaires…