Petits gestes écolo lors de l’entretien de son jardin

par Yann Pezzuchi-Jolissaint

Le premier de ces petits gestes écolo lors de l’entretien de nos jardins n’est sans doute pas une approche globale mais spécifique du jardin ; c’est l’entretien en gestion différenciée. Cette approche induit le respect de l’écosystème du jardin en le gérant de manière différente pour chaque zone selon l’exposition solaire, la qualité du sol, le microclimat, les espèces de plantes et de végétaux.

L’écologie est la science observant les relations des êtres vivants entre eux et avec leur environnement. On y tire les enseignements pour, finalement, ironie…, laisser  la nature créer son biotope conduisant à une empreinte humaine circonscrite. Sans parler d’écolonogisme, ou entreprendre sans détruire notre environnement, engageons-nous donc sur ces petits gestes écologiques simples et néanmoins économiques.

Cessons l’utilisation de pesticides ou d’engrais chimiques dans les potagers,… oui ça existe encore ! Aidons-nous plutôt des insectes ou des hérissons – ils raffolent des limaces. Installons des nichoirs, les oiseaux y éliront leur nid se délecteront des insectes déjà cités ! Récupérons simplement l’eau de pluie ; en adoptant un arrosage intelligent, nous rendrons service à nos nappes phréatiques,… réchauffement climatique oblige ! Alors aménageons et chouchoutons nos jardins avec de simples gestes écolos. Et agissons pour une biodiversité et un équilibre retrouvé. L’idée est de simplement se passer des engrais, pesticides ou traitements chimiques au profit de traitements et engrais naturels. Éviter une pollution de notre environnement, c’est aussi préserver notre santé.

Engrais, compostage et paillage

  • Préférons les engrais organiques et biologiques. Envisageons de fabriquer nos propres fertilisants naturels. Le crottin de cheval, le purin d’orties constituent un bel exemple d’alternatives.
  • Essayons le paillage végétal systématique des massifs floraux. Un paillage limite les repousses des herbes indésirables et limite l’évaporation de l’eau en période sèche. Par sa décomposition, sans odeur, le paillage libère les éléments nutritifs enrichissant de fertilisants les sols et nos plantes.
  • Compostons. Les déchets de taille ou de broyage peuvent, dans la plupart des cas, être étalés sur place. Leur compostage nourrira également les sols et nos plantes. L’idée, c’est aussi d’éviter les gaspillages d’eau, notamment, en adoptant un système d’irrigation simple et en adaptant les quantités d’eau nécessaires aux différents végétaux ou zones du jardin.

Prairies, haies, arrosage, etc.

  • Remplaçons les haies vieillissantes de thuyas, laurelles,…et préférons-y une haie d’arbustes et de buissons indigènes. Non seulement d’être très agréables au regard, les haies indigènes offrent un habitat et de la nourriture pour nombre de petits oiseaux et mammifères. Peu sensibles aux maladies et champignons, elles ne nécessitent pas de traitement particulier. Laissons-les donc vives, ce qui ne nécessite que peu d’entretien ; une taille par an hors période de nidification.
  • Émerveillons-nous devant une prairie fleurie. Couleurs, senteurs,…un petit paradis pour les yeux, l’odorat, le toucher. Économies d’eau et biodiversité. Toute simple et véritablement peu onéreuse, la prairie repousse chaque année pour peu que l’on se donne la peine de sarcler la terre. Sans retourner la terre, nous ne bouleversons pas la microfaune garantissant l’équilibre du système nourricier.
  • Installons un petit tonneau à la sortie d’une gouttière, ou tout bonnement un arrosoir au même endroit. En récupérant les eaux de pluie, nous arroserons en période sèche.
  • Arrosons en sachant différencier. Certaines plantes demandent une quantité d’eau plus importante que d’autres. Dans certains cas, il en va de leur survie. Adoptons un système d’irrigation automatique ou semi- automatique conçu intelligemment et entraînant incontestablement un non-gaspillage de l’eau et une économie substantielle. L’idée, c’est encore de donner à la nature sa chance. Laisser l’équilibre s’équilibrer… mais en rendant à la nature tous ses moyens pour recréer son biotope pour ne plus former, avec les humains, qu’un écosystème : la diversité.
  • Installons un hôtel à insectes, une espèce de Gershwin Hôtel. Tentons de s’imaginer un grand nichoir découpé en de petites cases où il serait disposé, dans chaque case, des briques rouges – celles qui ont de petites niches –, des petits rondins de bois, des branches pour, finalement, accueillir les insectes en leur fournissant le gîte. Pollinisation et renouvellement naturel du jardin quasi garantis…
  • Luttons contre les petits mammifères nuisibles en étendant de la cendre, les limaces n’attaqueront désormais plus les salades. Une boule de poils de chiens, de chats voire de cheveux suffisent à repousser les taupes. Naturel, simple et bon marché.

Ces quelques exemples ne sont bien entendu de loin pas exhaustifs mais ils pourraient, chez certains d’entre nous, nous amener à réfléchir à une gestion différenciée de nos jardins.

Ce qui est bon pour mon jardin est bon pour moi.