La naissance de la terre

par Yann Pezzuchi-Jolissaint

D’où vient la terre, celle qui constitue nos sols ? celle qui nous nourrit ? Et comment se régénère-t-elle ? De quoi est-elle faite et comment l’améliorer ? Petit tour d’horizon.

La sol est décrit par l’université comme un objet complexe façonné par les forces géologiques, atmosphériques et biologiques. La roche-mère est désagrégée en particules minérales fines constituant la matière à partir de laquelle se formera la terre. Lorsque la végétation envahit la surface du matériel minéral, elle produit une couche d’humus issue de la décomposition des parties mortes des plantes. Cette matière organique est alors mélangée aux particules minérales d’où nait une couche, en surface du sol, de couleur marron ou noire parfois ; il ne faut pas compter plus de 0.1 millimètre de terre formée par année, soit mille an pour 10 centimètres de sol généré. Il s’agit d’une couche très fertile, mais également très fragile. 

Cette couche de terre qui atteint jusqu’à 30cm de profondeur peut en effet subir une forte dégradation (vent, eau, culture, pollution) conduisant à une diminution de sa qualité. Une expérience relativement simple permet de comprendre la texture du sol, sa composition et même d’évaluer la réserve de nutriments immédiatement disponible et sa réserve potentielle.

Evaluer la composition de votre sol

Une technique très simple propose de récolter un échantillon du sol en prélevant la terre, juste sous la couche herbeuse, dans les premiers centimètres. On dépose notre échantillon dans un bocal transparent (pour un meilleur résultat visuel, prendre un bocal plus haut que son diamètre) que l’on remplira à moitié, complété par de l’eau. On secoue énergiquement le bocal afin de séparer les matières et on le laisse reposer au moins 24 heures. Les matières les plus lourdes se déposeront au fond du récipient comme les graviers, les plus légères flotteront à la surface de l’eau.

Evaluation des résultats

(1) La matière flottante en surface constitue la matière organique non décomposée ; elle nous indique la réserve potentielle de nutriments dont les micro-organismes se nourriront.

(2) La transparence de l’eau nous permet d’évaluer la capacité du sol à nourrir les plantes à partir d’un stock de nutrimentsimmédiatement disponibles. Plus l’eau est trouble, plus cette capacité est importante.

(3) La quantité d’argile contenue dans la terre, qui avec le limon (4) forment la vase.

(5) Les couches du fond du bocal sont le sable (6) et les éventuels gravillons.

Illustration: L’Eco des jardins

L’entretien et l’amélioration des sols

Dans une réflexion globale d’un jardin naturel, la qualité des sols est primordiale et est  fortement corrélée à l’entretien de ces derniers et leur amélioration naturelle. 

Les engrais verts, qui sont des plantes « couvre-sol » peuvent être utilisés pour hiverner la terre d’un potager, par exemple. Mais pas seulement. Pour entretenir les sols, nous pouvons utiliser une combinaison de techniques selon les zones du jardin ; sans être exhaustif citons la revalorisation des déchets produits par le jardin lui-même (paillis de feuilles, bois raménal fragmenté,…) et ne pas faire de labour, mais simplement gratter le sol pour l’aérer, les vers de terre se chargeront avec plaisir du labourage. 

Nous pouvons également réaliser un apport de sable pour améliorer les sols lourds ou argileux.

Enfin, citons le biochar qui est un charbon d’origine végétale obtenu par pyrolyse de la biomasse des matières organiques. Il a été découvert il y a près de 6000 ans par les amérindiens d’Amazonie qui ont compris que son utilisation pouvait transformer les sols pauvres en sols fertiles. Note pour l’avenir : le biochar permet la séquestration durable du CO2 dans le sol.

A vos sols !